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novembre 23, 2023
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), 115 000 personnes sont mortes d’une overdose d’opioïdes rien qu’en 2017, et des estimations récentes montrent que ces chiffres sont en hausse. Les troubles de l’usage des opiacés (TUO) est un problème mondial, et plusieurs nations développent et mettent en œuvre de nouvelles façons de le traiter. Dans de nombreuses régions du monde, les implants pour la dépendance aux opiacés sont maintenant approuvés pour les adultes qui souffrent de cette addiction.
Cet article vous présente les implants utilisés pour traiter la dépendance aux opiacés et leur mode de fonctionnement. Vous apprendrez aussi à connaître les effets secondaires et la sécurité de ces implants, et ce que vous devez faire si vous souhaitez en savoir plus.
Que sont les implants pour la dépendance aux opiacés et comment fonctionnent-ils ?
Le traitement de la dépendance aux opioïdes n’est pas une tâche simple. Il comporte souvent de longs mois de prise de médicaments sublinguaux, oraux et autres médicaments à ingérer. Cette méthode de traitement peut entraîner un mauvais usage et un abus de médicaments, une overdose accidentelle, une mauvaise adhésion au plan de traitement, sans compter la disponibilité de médicaments à des personnes qui ne sont pas censées les prendre.
Il existe désormais une autre solution pour les adultes qui souffrent de troubles de l’usage des opiacés et répondent à certains critères : des implants pour la dépendance aux opiacés. Ces implants utilisent les mêmes principes actifs que les autres formes de thérapie de remplacement des opiacés et de traitement de la dépendance, la buprénorphine ou la naltrexone.
Les implants de buprénorphine consistent en quatre petites tiges, implantées dans le haut du bras ou dans la région de l’abdomen du patient, qui libèrent de petites quantités de buprénorphine de façon constante pendant une période pouvant aller jusqu’à 6 mois. Les effets sur le patient sont similaires à ceux ressentis lorsque la buprénorphine est prise par voie orale ou sublinguale, mais l’implant assure un traitement régulier et prévient l’abus du médicament.
Les implants de naltrexone fonctionnent de manière similaire. Des pastilles sont insérées sous la peau et libèrent régulièrement de faibles doses du médicament pendant une période pouvant aller jusqu’à 6 mois. La naltrexone ne traite pas les symptômes de sevrage des opioïdes, mais elle évite les sentiments d’euphorie causés par les opioïdes, ce qui en fait une autre option d’implant efficace.
Les implants pour la dépendance aux opiacés présentent donc des avantages par rapport aux autres traitements. Ils s’étendent sur une période relativement longue et garantissent que le patient reste sur la bonne voie. Ils sont particulièrement indiqués pour les personnes qui ont des difficultés à prendre leurs médicaments régulièrement et à celles qui sont plus enclines à faire des rechutes.
Qu’est-ce que la thérapie de remplacement des opiacés (opioïdes) ?
La thérapie de remplacement des opioïdes consiste à traiter les addictions à des substances très dangereuses comme l’héroïne avec des médicaments d’ordonnance plus contrôlés, agissant plus longtemps et moins « gratifiants ». À l’origine, la seule médication utilisée dans ce processus était la méthadone, un agoniste opioïde complet. La buprénorphine a ensuite été introduite comme autre option viable.
Ces deux molécules protègent contre les overdoses et favorisent la sobriété en réduisant les symptômes de sevrage des opioïdes et les envies de drogue, sans provoquer pour autant le même genre de sensation de « high ».
Ce type de traitement prend du temps, car l’objectif est de réduire lentement la dépendance du patient aux opioïdes. Lorsque des substances dangereuses sont remplacées par des médicaments tels que la méthadone et la buprénorphine, une nouvelle dépendance à ces dernières peut se développer. Il est donc essentiel que les médicaments de la thérapie de remplacement des opioïdes ne soient pas utilisés de manière abusive. Non seulement une mauvaise utilisation peut entraîner une nouvelle addiction, mais elle peut aussi provoquer une rechute ou une overdose avec tous ses dangers.
Les implants ont un potentiel de réussite supérieur à celui des thérapies traditionnelles de remplacement des opioïdes dans de nombreux cas. Les implants peuvent remplacer les comprimés oraux ou sublinguaux, les injections et d’autres formes de médicaments de substitution. Avec un implant, la probabilité qu’un patient fasse une overdose, oublie de prendre son médicament ou fasse une rechute est considérablement réduite.
Implant de naltrexone
Les implants de naltrexone consistent en des pastilles insérées sous la peau qui libèrent régulièrement de faibles doses de la molécule pendant environ 2 à 6 mois. La durée du traitement dépend de la situation spécifique de l’individu, tout comme pour les méthodes de traitement plus traditionnelles.
La naltrexone ne prévient pas les symptômes de sevrage comme le fait la buprénorphine, mais elle empêche les récepteurs opioïdes du cerveau de s’activer lors de la prise d’opioïdes. Cela altère ou élimine les effets euphorisants des opioïdes, ce qui contribue à réduire le besoin de drogue et à prévenir les rechutes, les abus et les overdoses. La naltrexone elle-même ne présente pratiquement aucun risque de dépendance ou d’overdose.
Une analyse publiée dans la revue Drug and Alcohol Review en 2014 a montré que dans 9 études, les implants de naltrexone étaient plus efficaces pour prévenir l’utilisation d’opioïdes par un patient que les implants de placebo et la naltrexone par voie orale.
Implant de buprénorphine
Les implants de buprénorphine libèrent lentement la molécule dans l’organisme pendant une période pouvant aller jusqu’à 6 mois. Le processus d’implantation consiste en l’injection de quatre petits bâtonnets dans l’abdomen ou le haut du bras du patient. Cette méthode de traitement de la dépendance permet de s’assurer que le patient ne fait pas accidentellement une overdose de pilules de buprénorphine ou de comprimés sublinguaux et qu’il respecte le calendrier de son plan de traitement.
La libération constante de buprénorphine dans l’organisme réduit l’état de manque, aide à gérer les symptômes de sevrage persistants et réduit la sensation de « high » provoquée par de nombreux opioïdes. Tous ces effets contribuent à supprimer la consommation d’opioïdes et de maintenir le patient sobre et sur la voie de la guérison de la dépendance. Contrairement à la naltrexone, la dépendance à la buprénorphine est possible, mais la nature de l’implant fait qu’il est difficile d’en abuser ou de développer une dépendance.
Comme pour la naltrexone, le traitement à la buprénorphine montre une supériorité par rapport aux voies d’administration traditionnelles. Un essai sur l’implant de buprénorphine rapporté par l’Agence européenne des médicaments montre que 96,4 % des patients ayant reçu l’implant ont répondu au traitement, contre 87,6 % de ceux traités avec la buprénorphine sublinguale.
Effets secondaires possibles des implants pour la dépendance aux opiacés
Comme tout médicament, il est possible que les implants de buprénorphine et de naltrexone provoquent des effets secondaires, quoique généralement légers. En plus des effets secondaires traditionnels de la buprénorphine, l’implant de buprénorphine peut provoquer certaines des réactions désagréables suivantes :
- Irritation, gonflement, démangeaisons ou douleur au niveau du site d’implantation
- Maux de tête
- Nausées
- Mal de dos
- Mal de gorge
- Sautes d’humeur
Ces effets secondaires sont assez courants et généralement s’estompent d’eux-mêmes. Les réactions intenses ou inhabituelles doivent être signalées à un professionnel de la santé. Les implants de naltrexone peuvent aussi provoquer certains effets secondaires indésirables mineurs, notamment :
- Irritation, gonflement, démangeaisons ou douleur au niveau du site d’implantation
- Maux de tête intenses
- Vomissements
- Fatigue
- Crampes musculaires
Les listes ci-dessus ne sont pas exhaustives, et toute réaction inhabituelle ou grave doit être communiquée rapidement à votre médecin.
Les implants sont-ils sûrs ?
Une étude suggère que les implants de buprénorphine sont tout aussi sûrs que les comprimés sublinguaux de buprénorphine/naloxone (BNX) dans le traitement de la dépendance aux opiacés. Les événements indésirables (EI) vécus par les patients de tous les groupes de cette étude ont été décrits comme étant de nature légère, la plupart d’entre eux étant liés à une irritation du site de l’implant.
L’autre EI le plus fréquent était les maux de tête. Dans l’ensemble, les patients du groupe BNX de l’étude ont connu plus d’EI que le groupe avec implants de buprénorphine. La même étude montre qu’aucun événement indésirable grave (EIG) n’était directement lié au traitement par implants de buprénorphine.
Bien que les études concernant les implants de buprénorphine et de naltrexone soient toujours en cours, ces deux méthodes de traitement sont généralement considérées comme sûres. Les implants de naltrexone ont même été utilisés pour aider les femmes enceintes consommatrices d’héroïne à réduire leur consommation en toute sécurité, sans effets néfastes pour la mère ou l’enfant.
En savoir plus sur l’utilisation des implants pour le traitement de substitution des opiacés
Les implants de naltrexone et les implants de buprénorphine présentent tous deux des avantages et des inconvénients. Pour trouver celui qui vous convient le mieux, contactez-nous dès aujourd’hui pour parler avec un expert de la clinique.
La dépendance peut être vaincue. De nombreuses ressources efficaces dont disponibles pour vous aider, vous ou un proche, dans la lutte contre la dépendance. Si vous pensez qu’un implant pour la dépendance aux opiacés est le bon choix pour vous, contactez-nous pour en savoir plus sur le processus et pour discuter des résultats potentiels.
Questions fréquemment posées
Comment fonctionnent les implants pour la dépendance aux opiacés ?
Des tiges ou des pastilles sont implantées sous la peau, généralement dans la partie supérieure du bras, et elles libèrent de façon constante soit de la naltrexone, soit de la buprénorphine pendant environ 2 à 6 mois. La libération constante de buprénorphine réduit les envies de drogue et rend la rechute moins probable. La libération de naltrexone encourage l’abstinence de drogue en empêchant le « high » que provoque la prise d’opioïdes. Ces deux implants sont utiles pour les personnes qui ont des antécédents de rechute et pour celles qui ont besoin d’aide pour rester dans un régime de traitement.
Quels sont les effets secondaires possibles de ces implants ?
Pour les deux types d’implants, les effets secondaires peuvent inclure une réaction au site d’implantation. Il peut s’agir d’une irritation, de démangeaisons, de douleurs, d’un gonflement, d’ecchymoses et de légers saignements. L’implant de buprénorphine peut provoquer des maux de tête, des nausées, des douleurs dorsales, des maux de gorge et des sautes d’humeur. L’implant de naltrexone peut provoquer des maux de tête, des nausées, des crampes musculaires et de la fatigue.
Les implants pour la dépendance aux opiacés sont-ils sûrs ?
Les deux implants sont généralement considérés comme sûrs. Il a été démontré que les implants de buprénorphine sont aussi sûrs et efficaces que les comprimés sublinguaux. La naltrexone s’est aussi avérée sûre, comme en témoigne une étude portant sur des consommatrices d’héroïne enceintes qui ont utilisé l’implant de naltrexone et n’ont ressenti aucun symptôme indésirable. La recherche sur la sécurité et l’efficacité des implants de buprénorphine et de naltrexone se poursuit.
Publié le novembre 23, 2023
équipe de la clinique du Dr Vorobjev